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Inquiétude sur les marchés - notre analyse

  • 27 août 2024
  • Actualités Delen

Au cours des derniers jours, les marchés actions ont fortement baissé. Les investisseurs font preuve d'une importante nervosité à cause de la publication de chiffres décevants pour l'emploi aux États-Unis, de mouvements erratiques (carry trade) sur le marché japonais et des tensions croissantes au Moyen-Orient.  

Nous analysons ci-dessous les facteurs influençant actuellement les marchés financiers et ce que cela signifie pour la gestion de votre portefeuille.

Les craintes de récession se ravivent

Les chiffres décevants du chômage publiés début août aux États-Unis ont ravivé les craintes de récession. Moins d’emplois furent créés en juillet et le chômage a augmenté de manière inattendue à 4,3 %. Selon certaines analyses économiques, il s’agirait d’un présage de récession. Les investisseurs craignent donc que la banque centrale américaine, la Fed, n’ait pris du retard sur les événements en restant prudente et restrictive dans sa politique de taux d’intérêt. Ils espèrent désormais une baisse des taux de 125 points de base au total d’ici la fin de 2024.

Mais ce rapport sur l’emploi est-il aussi préoccupant qu’il n’y paraît à première vue ? De nombreux experts ne s’inquiètent pas trop et relativisent ces chiffres en se référant au caractère temporaire de certains éléments (conditions météo et migration liée à l’emploi). De plus, le nombre d’offres d’emploi reste élevé et le nombre de licenciements a drastiquement baissé en juillet – ce qui ne correspond pas au scénario d’une récession.

Quoi qu’il en soit, le nouvel espoir d’une accélération des baisses de taux a fait grimper le cours des obligations. 

Le yen en hausse au Japon

Le Japon s’est trouvé au cœur de la tourmente après la décision de la banque centrale japonaise d’augmenter ses taux le 31 juillet dernier, ce qui a provoqué une forte appréciation de sa monnaie, le yen. Des taux plus élevés et un yen fort peuvent peser sur les exportations, et donc également sur les perspectives de croissance économique. Le lundi 5 août, l’indice Topix a chuté de 12 %. Nous avons ensuite constaté une belle reprise.

Un yen plus cher a toutefois d’autres conséquences, notamment avec le « yen carry trade ». Les traders empruntent de l’argent dans une devise à faible taux d’intérêt (comme le yen) et l’investissent dans une devise avec un taux d’intérêt élevé (souvent via obligations en dollars ou en euros, mais aussi parfois en actions). Mais comme les taux d’intérêt augmentent désormais au Japon et baissent aux États-Unis, cette opération devient de plus en plus coûteuse et les traders souhaitent réduire leurs positions. Ils essayent de rembourser leurs emprunts le plus rapidement possible en vendant leurs actifs. Résultat : le yen grimpe encore plus, et les prix des actifs chutent au niveau mondial. Ce facteur technique a généré beaucoup de volatilité sur les marchés et est probablement à l’origine de la correction du vendredi 2 août et du lundi 5 août.

Risque d'escalade du conflit au Moyen-Orient

Au Moyen-Orient, les tensions s’étendent. En plus de la guerre à Gaza, un deuxième front se forme à la frontière nord avec le Liban. L’Iran a également annoncé des représailles contre Israël après des attaques meurtrières contre des commandants du Hamas et du Hezbollah. Le monde entier retient son souffle.

Inquiétude et prise de bénéfices sur les actions stars

En raison des vacances, les volumes des transactions boursières sont typiquement plus faibles au mois d’août. Cela rend les mouvements plus intenses en cette période. Au cours de l’été, les investisseurs ont commencé à s’interroger sur les investissements massifs dans l’intelligence artificielle et leurs promesses. Les valorisations élevées ne laissaient en effet que peu de place à la déception. Dans un premier temps, les doutes des investisseurs se sont apaisés, car tant les Magnificent Seven (grandes entreprises technologiques) que le reste du marché ont publié des résultats en ligne avec les attentes élevées, voire meilleurs que prévu. Les perspectives de bénéfices se sont également maintenues.

Mais début août, la tendance s’est inversée et les actions stars de l’année ont été les premières touchées. Les investisseurs ont pris de beaux bénéfices sur leurs positions en actions qui ont généré d’importants rendements au cours des dernières années. Initialement, les petites capitalisations ont attiré l'attention des investisseurs à la recherche d'actions moins chères, mais ce fut de courte durée : lors d’importantes corrections, elles chutent au moins aussi fortement que les grandes capitalisations. Les actions défensives, par exemple le secteur de la santé et des biens de consommation, ont mieux résisté. Leurs chiffres d’affaires et bénéfices souffrent beaucoup moins en période de ralentissement économique.

Nous espérons que les marchés prendront rapidement conscience que le monde n’a pas foncièrement changé en une semaine.

La gestion de votre portefeuille

Après deux belles années boursières (2023 et 2024), il n’est pas anormal que le marché corrige temporairement. Historiquement, une correction de 5 % ou plus se produit environ trois fois par an et une correction de 10 % une fois par an. Lorsque le pessimisme émerge, les obligations jouent souvent le rôle de valeur refuge et servent d’amortisseur dans les portefeuilles.

Cadelam, gestionnaire des fonds, estime cette soudaine inversion du sentiment boursier relativement exagérée, même si la probabilité d’une récession a effectivement augmenté. Un ralentissement de l’économie, sans entrer en récession, reste le scénario de base et la Fed dispose encore d’une certaine marge pour baisser ses taux si nécessaire. Les bons résultats des entreprises et la bonne croissance économique du deuxième trimestre constituent en ce sens des facteurs de soutien.

Cadelam maintient donc sa pondération neutre en actions et envisage plutôt les opportunités d’achat sur un marché en forte correction. Le gestionnaire des fonds ne voit actuellement aucune raison substantielle de vendre des actions, ou spécifiquement des actions des M7. Il profitera plutôt des prochaines semaines pour acheter des actions, dans tous les secteurs et de toutes les régions. La composition du portefeuille restera donc quasiment inchangée.

Les obligations servent bien d’amortisseur. La stratégie de Cadelam d’augmenter progressivement la duration du portefeuille obligataire et de réduire le risque sur les obligations d’entreprise au profit des obligations d’État soutient les portefeuilles.

Contactez votre chargé(e) de relation

En tant qu’investisseur, vous savez probablement que la volatilité est une notion inhérente aux marchés actions. Les prix des actions réagissent à toute nouvelle donnée et cette réaction peut parfois être significative.

Le calme est, comme toujours, le meilleur conseiller. Si vous êtes inquiet(e), si vous avez des questions sur les événements actuels ou si vous souhaitez vérifier que votre profil d'investissement vous convient toujours, contactez votre chargé(e) de relation.