La Banque centrale européenne vient de baisser ses taux directeurs pour la première fois en 5 ans. C’est un signal positif quant à l’inflation, et une bonne chose pour l’économie et les marchés alors que l’Europe est en proie aux doutes dans un contexte d’élections mouvementées. Quel est l’impact de ces éléments sur l’économie, les marchés financiers et la gestion de votre portefeuille ?

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Baisse des taux de la BCE, statu quo de la Fed

Le 6 juin dernier, la Banque centrale européenne a décidé de baisser ses taux directeurs de 0,25 %, une première depuis 2019 ! Cette décision marque ainsi un tournant dans sa politique monétaire. La présidente de la BCE, C. Lagarde, a ainsi salué la tendance baissière de l’inflation au cours des derniers mois.

J. Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, affiche, quant à lui, une attitude plus ferme. En effet, même si l’inflation américaine évolue aussi dans la bonne direction, J. Powell estime qu’elle est malgré tout encore trop élevée.

Les marchés s’attendent d’ici la fin de l’année à deux baisses de taux supplémentaires en zone euro et une aux États-Unis. C. Lagarde et J. Powell décideront toutefois de leur politique monétaire en fonction de l’évolution des chiffres d’inflation. Celle-ci provient majoritairement du secteur des services (logement, loisirs, transport, santé, tourisme, etc.) où la hausse des salaires joue un rôle important.

États-Unis versus Europe : le contraste économique

Même si le niveau des taux est encore élevé aux États-Unis, il n’empêche pas l’économie américaine de prester correctement. En effet, la croissance aux États-Unis est supérieure à celle en Europe, notamment grâce à :

  • une demande soutenue
  • un taux de productivité élevé
  • l’autonomie du pays en matières premières et en énergie

Selon les prévisions des analystes, la croissance pour 2024 devrait être de 2,4 % aux États-Unis contre 0,7 % en Europe. Celle-ci pâtit de sa dépendance énergétique et d’un secteur industriel au ralenti. La reprise devrait provenir davantage du secteur des services.

Les entreprises américaines affichent aussi de meilleurs résultats. Pour preuve, elles ont rapporté une croissance bénéficiaire au 1er trimestre de 8 % versus - 6,5 % pour les entreprises européennes. Les prévisions pour l’année 2024 vont également dans ce sens : les bénéfices devraient croître en 2024 de 10 % aux États-Unis alors qu’ils sont attendus en baisse de 3 % en Europe.

Enfin, les États-Unis concentrent de nombreuses entreprises innovantes et actives dans des thèmes porteurs d’avenir, telle l’intelligence artificielle. Les récents développements d’Apple, avec « Apple Intelligence » confirme d’ailleurs cette tendance à long terme. Sur les 50 plus grosses capitalisations boursières du secteur technologique, 35 sont des entreprises américaines et seules 4 sont européennes.

Marchés financiers : toujours bien dans le vert

Les marchés actions confirment leur tendance haussière. En tête, les États-Unis toujours boostés par la tech’ (+19 %), suivis par les pays émergents (+11 %), et l’Europe et le Japon (+9 %).

Le contexte géopolitique a généré de la volatilité au cours de ce 2e trimestre marqué mi-avril par l’escalade des tensions entre l’Iran et Israël, et par les élections européennes dont les résultats se sont avérés parfois surprenants. Cela peut évidemment avoir des répercussions sur les marchés financiers. C’est notamment le cas de la France. Les obligations d’État françaises ont été pénalisées par les investisseurs en perte de confiance, et le CAC40 a perdu plus de 6 % en l’espace d’une semaine à la suite de l’annonce du Président Macron de dissoudre l’Assemblée nationale. L’histoire nous montre cependant que la volatilité liée à ce genre d’événements est souvent de nature temporaire.

En ce qui concerne les obligations, celles-ci n’ont pas encore pu bénéficier d’une baisse sensible des taux directeurs. Certes, la BCE vient de réduire ses taux d’un quart de point, mais les marchés avaient espéré en début d’année que les banques centrales agiraient de manière plus rapide et significative en 2024. Il faudra donc être un peu plus patient que prévu.

Conclusion

Même si elle ne fut que de 25 points de base, cette 1re baisse des taux directeurs marque un changement de cap dans la politique monétaire de la BCE. Dans les prochains mois, nous resterons attentifs à l’évolution de l’inflation qui dictera la cadence des prochaines baisses de taux, aux États-Unis et en Europe. À suivre également, l’actualité politique, avec notamment le dénouement des élections en France et les préparatifs de l’élection présidentielle américaine. Ces événements pourraient générer un peu de nervosité dans les marchés, même si celle-ci s’avère souvent de courte durée.

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