Trump, tarifs douaniers et volatilité : garder le cap en tant qu'investisseur

Trump sème le chaos

L’annonce de la nouvelle politique tarifaire de Donald Trump aurait pu être une mauvaise blague pour le 1^er avril, mais malheureusement, ce ne fut pas le cas. Le Président américain a tellement semé le chaos et la panique qu'une semaine plus tard, il a postposé de 90 jours l’application de ses mesures tarifaires.

Entretemps, le mal est fait et la confiance envers l’administration Trump a été fortement ébranlée. Les investisseurs n'ont compris ni l'ampleur des droits de douane, ni leur durée, ni d’ailleurs leur mode de calcul. Tous ces éléments alimentent leur nervosité, avec comme résultat un marché boursier qui fait les montagnes russes.

Le marché des bons du Trésor américain a fait les frais de ce manque de confiance. Alors qu’habituellement les obligations d’État américaines sont considérées comme une valeur refuge, elles ont fait l’objet de ventes massives, ce qui a entraîné une hausse spectaculaire des taux d'intérêt. Avec des marchés d'actions en difficulté, il aurait semblé normal que ce type d’actif soit recherché par les investisseurs. Pourquoi cela n’a-t-il pas été le cas ?

Tout d’abord, la forte hausse des rendements obligataires américains indique une aversion généralisée envers les actifs américains. Les investisseurs estiment en effet ceux-ci plus risqués qu'auparavant. Cette méfiance a été exacerbée par les ventes forcées de certains fonds spéculatifs. Enfin, les investisseurs chinois auraient aussi liquidé une partie de leurs positions en guise de représailles face à la politique tarifaire de Trump.

Donald Trump joue-t-il avec le feu ? Certains analystes se demandent aussi si la Réserve fédérale (Fed) ne devrait pas intervenir. Il est possible que l’évolution du marché des bons du Trésor américain ait été le facteur décisif qui a incité le Président à reporter partiellement l’application de sa politique tarifaire. La hausse des taux américains est un indicateur à suivre, car les conséquences peuvent être sévères pour l’économie américaine.

Ce report a suscité une certaine euphorie sur les marchés, mais celle-ci s’est avérée de courte durée. L'impact négatif des droits de douane sur la croissance économique et l'inflation inquiète les investisseurs. Ajoutez à cela un manque de visibilité, et vous obtenez inévitablement de la volatilité sur les marchés boursiers.

Trois principes clés en cas de volatilité

Les marchés boursiers traversent un passage difficile, ce qui peut parfois rendre nerveux même les investisseurs les plus chevronnés. Nous profitons de cette occasion pour vous rappeler trois principes clés en matière d’investissement :

1. Choisissez le profil d'investissement qui vous convient

2. Constituez progressivement votre portefeuille

3. Restez investi

Nous ne le répéterons jamais assez : même en cas de volatilité et d'incertitude élevées, il est important de garder son calme et de rester investi.

Pour mieux comprendre ce principe, analysons tout d’abord les rendements de l'indice mondial actions de 2005 à 2024.

• 6 des 10 meilleurs jours boursiers se sont produits dans la semaine suivant l'un des 10 pires jours boursiers.
• Rater les 10 meilleurs jours de bourse représente une perte de rendement de l’ordre de 3 % par an, ce qui est non négligeable.

Nous l'avons encore observé la semaine dernière : le S&P 500 a grimpé de 9 % après les séances négatives des jours précédents.

Les fluctuations font partie de l'investissement en bourse. Et c'est précisément dans ces périodes de fluctuations qu'il est important de ne pas prendre de décision radicale ou émotionnelle. Faire le gros dos ou « ne rien faire » est déjà une décision. C’est quand tout le monde fait la même chose au même moment que l’on est dans l’émotionnel.

Comme le montre le graphique ci-dessous, les chutes boursières qui se produisent pendant l’année ne sont pas représentatives du rendement annuel. On peut ainsi observer des rendements intermédiaires négatifs et terminer malgré tout l’année positivement, comme en 2020 par exemple.

Bien sûr, l'investissement comporte toujours des risques, et des périodes prolongées avec des rendements négatifs sont possibles. Les rendements du passé n’offrent d’ailleurs aucune garantie pour l’avenir. Mais selon les données historiques, investir en bourse et rester investi s’avère être le meilleur moyen de protéger son pouvoir d'achat et de faire fructifier son patrimoine de manière équilibrée en participant à la croissance économique mondiale.

Un profil de risque approprié, des souscriptions étalées dans le temps et une attitude disciplinée sont les trois principes clés à respecter pour faire face à la volatilité. Le Président américain continuera probablement à alimenter cette volatilité au cours des prochains mois, mais c’est précisément dans ces moments plus compliqués que ces règles de base trouvent tout leur sens.