Les cas de BASF et Broadcom Inc.

Dialogue en chiffres

Depuis le début de l’année 2024, nous avons entamé le dialogue avec 217 entreprises en portefeuille. Au cours des quatre premiers mois, 507 contacts ont été établis avec ces entreprises sous la forme de réunions physiques, d'appels vidéo ou de correspondance. Au total, ces échanges représentent 914 dossiers de durabilité sur des sujets très divers : environnement (39 %), questions sociales (27 %), bonne gouvernance (26 %), et stratégie, risque et communication (8 %).

L’engagement est un processus qui prend du temps. Les multinationales ne changent pas du jour au lendemain. Elles progressent par étapes : d’abord en mesurant et en comprenant d’où vient leur impact actuel, puis en se fixant des objectifs en matière de durabilité et en adaptant leur stratégie en conséquence.

Au cours des derniers mois, des entreprises de différents secteurs ont fait à nouveau d’importants progrès grâce à l’engagement. BASF a par exemple annoncé ses ambitions de réduire les émissions des matières premières qu’elle achète, alors que Broadcom Inc. a fait des efforts en matière de droits de l’homme dans sa chaîne de valeur.

BASF intègre la chaîne de valeur dans son engagement de neutralité carbone

La multinationale allemande BASF est l’un des plus grands producteurs de produits chimiques au monde, actif dans divers secteurs tels que l’automobile, la construction, l’agriculture et les biens de consommation. Aussi, EOS accorde une priorité élevée au dialogue avec BASF : 10 dossiers sont actuellement actifs, principalement sur des sujets liés à l’environnement. En 2021, Cadelam et EOS ont demandé à l’entreprise de renforcer ses ambitions climatiques, spécifiquement pour intégrer les émissions relevant du scope 3 dans l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050. Ces émissions comprennent toutes les émissions en amont et en aval de sa chaîne de valeur.

Au cours des années suivantes, EOS a rencontré à plusieurs reprises le responsable des relations avec les investisseurs et a organisé des réunions avec le responsable de la durabilité du groupe. Parfois, il s’agissait de réunions avec les investisseurs (dirigées par ShareAction), mais certaines réunions étaient aussi réservées à EOS. Le principal défi de BASF était la collecte de données sur les émissions de CO₂ des 20 000 matières premières qu’elle achète. Grâce à un programme de collecte de données ciblé et efficace, ce géant de l’industrie chimique a finalement réussi à créer une base de données fiable sur laquelle il pouvait baser ses objectifs. À la fin de l’année dernière, l’entreprise a annoncé qu’elle visait à réduire de 15 % les émissions de CO₂ par kilogramme de matières premières achetées d’ici 2030. La portée de l’objectif concerne les émissions de scope 3.1 - Achats de biens et de services, qui représentent 70 % de l’empreinte carbone des produits BASF. De plus, BASF s’engage à atteindre la neutralité carbone pour ces émissions d’ici 2050.

Le dialogue fait partie intégrante de l’analyse complète des entreprises dans lesquelles nous investissons. Il joue un rôle important, mais il est évident que Cadelam tient également compte de l’aspect financier dans ses décisions d’investissement. Aussi, malgré les efforts réalisés par BASF en matière de durabilité, il a été décidé de vendre cette action dans le cadre de la gestion de portefeuille. 

Broadcom Inc. s’engage pour les droits de l’homme

Broadcom Inc. est une entreprise technologique active au niveau mondial qui conçoit et développe des solutions pour les semi-conducteurs et les logiciels d’infrastructure. Les matières premières dont elle a besoin comprennent notamment l’or et l’étain. Il existe un risque que ces matières premières soient extraites dans des zones de conflit (« les matériaux de conflit ») et que ces exploitations soient potentiellement associées à des violations des droits de l’homme.

Un contrôle très strict de la politique de ses fournisseurs est donc essentiel pour une entreprise comme Broadcom. Cette dernière ayant obtenu un mauvais score sur un benchmark pour les droits de l’homme internationaux (le Corporate Human Rights Benchmark), EOS a entamé un dialogue avec elle. Il a encouragé Broadcom à analyser minutieusement sa chaîne d’approvisionnement en termes de respect des droits de l’homme. En 2021, EOS a eu une réunion constructive avec l’entreprise. Broadcom a indiqué qu’elle avait rejoint la Responsible Business Alliance et prévoyait d’utiliser ce partenariat pour affiner son programme pour les droits de l’homme. La même année, l’entreprise a mené une analyse approfondie de sa chaîne d’approvisionnement pour les matériaux de conflit et a pris plusieurs mesures pour y renforcer le respect des droits de l’homme.

En 2022, l’entreprise a publié ses principes en matière de droits de l’homme et a légèrement amélioré ses prestations dans le Corporate Human Rights Benchmark. Dans les années à venir, EOS continuera à faire pression sur l’entreprise pour qu’elle améliore ses performances en matière de droits de l’homme dans sa chaîne d’approvisionnement.