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Un début d’année prometteur
- 20 février 2025
Les marchés boursiers ont bien débuté l’année, les investisseurs semblant se concentrer sur les nouvelles positives. L’inflation paraît en effet sous contrôle et l’économie mondiale devrait enregistrer une croissance de 3 % en 2025, selon les analystes.
Cependant, nous avons aussi connu des séances boursières volatiles, et de nombreuses questions restent sans réponse. La politique de Trump pourrait de fait raviver les pressions inflationnistes, et l’incertitude plane quant à un éventuel redressement à court terme de l’économie européenne qui tourne au ralenti.
Un climat économique contrasté en Europe
La zone euro fait face à des défis complexes. Le Vieux Continent est confronté à une croissance de la productivité en berne et à une diminution de sa population active. De plus, des disparités régionales significatives apparaissent. L’Espagne affiche de bons résultats économiques, tandis que l’Allemagne et la France, traditionnellement les moteurs de l’Europe, subissent des revers importants ces dernières années.
Ces deux dernières années, l’économie allemande a perdu sa vigueur. L’Allemagne fait les frais d’une faible demande internationale, ce qui réduit ses exportations, en particulier dans les secteurs automobile et chimique, où la concurrence chinoise est difficile à battre. Mais des taux d’intérêt plus bas devraient renforcer la confiance des consommateurs et stimuler les dépenses en 2025.
La France traverse également une période difficile. La crise politique et le déficit budgétaire élevé, dû à des recettes fiscales inférieures aux attentes, contraignent le président Emmanuel Macron à prendre des mesures à court terme. Des relances fiscales pour stimuler l’économie semblent donc peu probables.
Dans des pays périphériques comme l’Espagne et le Danemark, les perspectives sont nettement plus favorables. En Espagne, la consommation publique et privée est en hausse, la prospérité croît et le secteur du tourisme est florissant. Et bien qu’il reste élevé, le chômage diminue. L’Espagne devrait enregistrer une croissance de 2,3 % d’ici fin 2025. Le Danemark est également porté par une belle croissance, largement attribuable à son secteur pharmaceutique dynamique, avec Novo Nordisk en tête.
Écarts de croissance en Europe
Croissance du PIB en %
- 2024
- 2025
Source : Bloomberg
Les États-Unis en tête
L’économie américaine affiche depuis un certain temps une croissance robuste. Cela s’explique en partie par leur position dominante dans le secteur de la technologie. Une réglementation plus souple et une plus grande propension au risque des entreprises américaines contribuent également à cette croissance. Ces conditions favorables permettent notamment de dégager davantage de capital pour soutenir les nouveaux entrepreneurs et les innovations technologiques. Il n’est donc pas surprenant que les États-Unis, en comparaison avec d’autres pays, consacrent beaucoup plus de ressources au financement de la recherche et du développement.
Dépenses en R&D (en milliards d'euros) par région et par secteur
Basé sur les 2.000 entreprises qui investissent le plus en R&D
- Technologie
- Soins de santé
- Industrie automobile
- Secteur industriel
- Secteur financier
- Énergie
- Télécommunications
- Autres
Source : EU Industrial R&D Investment Scoreboard
À la différence de l’Europe, les États-Unis bénéficient de ressources énergétiques domestiques abondantes, ce qui permet aux entreprises américaines de ne pas s’inquiéter outre mesure des prix de l’énergie. Grâce à leur production nationale de pétrole, de gaz naturel et d’énergies renouvelables, les prix y sont nettement inférieurs à ceux de la zone euro, offrant ainsi davantage de sécurité économique et de perspectives de croissance.
En 2025, l’économie américaine devrait enregistrer une croissance de 2,2 %, portée également par les perspectives de bénéfices des entreprises américaines, notamment les « Magnificent 7 ».
Sans oublier le projet Stargate, l’atout majeur de Trump pour renforcer le leadership mondial des États-Unis dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA). Ce projet, soutenu par plusieurs géants technologiques et datacenters, prévoit un investissement colossal de 500 milliards de dollars dans l’infrastructure de l’IA. Seul l’avenir nous dira si cela suffira à tenir la Chine, notamment via DeepSeek, à distance.
Cependant, la croissance des bénéfices en 2025 ne se limitera pas aux grandes entreprises technologiques. Les secteurs de l’industrie, des soins de santé et des matériaux y contribueront également de manière significative. Cette année, on anticipe une croissance moyenne des bénéfices de 12 % pour les entreprises américaines, contre seulement 7 % en Europe.
Les États-Unis ont toutes les cartes en main pour connaître, cette année encore, une croissance économique solide. Lors de son investiture, Donald Trump a également annoncé des réductions d’impôt et une augmentation des droits de douane. Ces mesures pourraient stimuler l’économie américaine, bien qu’elles comportent également un risque accru d’inflation.
Écart de croissance entre l'Europe et les États-Unis
Croissance du PIB en %
- 2024
- 2025
Source : Bloomberg
La Fed et la BCE suivent leur propre voie monétaire
Fin janvier, la Federal Reserve américaine (Fed) a choisi de marquer une pause dans ses baisses de taux directeurs, compte tenu de la croissance économique soutenue, d’un marché du travail tendu et des incertitudes liées aux décisions de Donald Trump.
La situation économique américaine contraste nettement avec celle de l’Europe, où l’économie peine à rebondir. Bien qu’une récession dans la zone euro semble peu probable, une forte croissance économique est tout aussi illusoire. À la fin du mois de janvier, la Banque centrale européenne (BCE) a baissé une nouvelle fois ses taux directeurs de 25 points de base, les portant ainsi à 2,75 %.
Ces deux régions et leurs banques centrales suivent désormais des scénarios et trajectoires de taux différents.
Évolution de l'inflation et des taux d'intérêt (BCE & Fed)
- Inflation en zone euro
- Taux de la BCE
- Inflation aux États-Unis
- Taux de la Fed
Source : Eurostat, U.S. Bureau of Labor Statistics, Fed, ECB, Bloomberg
Évolutions et tendances des marchés boursiers
Aux États-Unis, les prévisions optimistes concernant l’économie et les bénéfices des entreprises ont conduit à des valorisations historiquement élevées pour le S&P 500. Tant que les entreprises, notamment dans le secteur technologique américain, continuent de répondre aux attentes élevées, ces valorisations ne sont pas excessives.
À la mi-février, les marchés boursiers étaient positifs, tant en Europe qu’aux États-Unis, sur fond, il est vrai, d’une volatilité élevée. Quelque peu délaissée ces dernières années, l’Europe a connu un phénomène de rattrapage à court terme, l’exceptionnalisme américain étant déjà probablement davantage intégré dans les cours de bourse. Ainsi, au 18 février 2025, en équivalent euro, l’Europe a pris la tête avec une progression de 10,54 % (Stoxx Europe 600 ). Les États-Unis enregistrent une performance de 3,67 % (S&P 500), le Japon de 2,13 % (Topix) et les marchés émergents de 4,21 % (MSCI Emerging Markets).
Évolution des principaux indices boursiers
En équivalent euro, du 1/1/2025 au 18/02/2025
- Europe
- États-Unis
- Japon
- Pays émergents
Source : Bloomberg
Au début du mois de février, le taux de change EUR/USD s’établissait à 1,03. Le dollar américain demeure robuste grâce à la politique monétaire actuelle et aux orientations commerciales de Trump.
Perspectives
Trump 2.0 : un bien ou un mal, pour qui et dans quelle mesure ? Les analystes et les investisseurs s’interrogent sur les impacts de sa politique commerciale protectionniste sur le paysage économique. Les analystes tablent sur une croissance modérée en Europe, avec de nouvelles baisses de taux d’intérêt par la BCE au cours de l’année 2025.
Cadelam, gestionnaire de fonds du Groupe, suit de près les marchés financiers et l’actualité macroéconomique. Dans le contexte actuel, les gestionnaires de Cadelam restent prudents en raison de la volatilité et des incertitudes actuelles liées à la politique de D. Trump. Ils demeurent convaincus de l’importance d’un portefeuille diversifié et privilégient les secteurs porteurs.
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