Les Delen Perspectives en résumé
- 4 décembre 2024
- Bourse et économie
Lors de nos sessions d'automne des Delen Perspectives placées sous le thème du changement, nous avons parcouru les dernières évolutions sur la scène économique et financière. Nous avons zoomé, entre autres, sur le changement de cap en matière de politique monétaire, la perte de vitesse de l'Europe dans l'économie mondiale et les derniers développements dans le secteur des soins de santé. Découvrez notre analyse en résumé ci-dessous.
Taux d’intérêt : vers la normalisation
Après des années caractérisées par des taux d'intérêt élevés dans le but de freiner l'inflation, Christine Lagarde a annoncé en juin dernier une 1re baisse des taux directeurs en zone euro. Deux facteurs ont motivé sa décision, à savoir la baisse de l’inflation et la nécessité de relancer l’économie européenne au bord de la récession.
J. Powell, président de la Réserve fédérale américaine, lui a emboîté le pas, trois mois plus tard. Son attitude est plus attentiste, car la nécessité de baisser les taux est moindre aux États-Unis où la croissance économique est saine et le marché du travail reste tendu, ce qui alimente la hausse des salaires et de l’inflation.
Baisse des taux directeurs
Source : Bloomberg et Eurostat
Les taux directeurs américains et européens devraient encore baisser d’ici la fin de l’année et davantage encore en 2025. Quant aux taux d'intérêt à long terme, ils sont aussi en train de se normaliser, en repassant au-dessus des taux à court terme. Ainsi, les obligations à long terme redeviennent plus intéressantes que les émissions à plus brève échéance. Les nouveaux bons d’État belge risquent donc d’être à nouveau moins intéressants que les obligations d’État à 5 ans par exemple, ce qui n’était pas le cas l’année dernière.
Économie : l’écart se creuse entre les États-Unis et l’Europe
Donald Trump vient d’être réélu à la présidence des États-Unis. De nombreuses études ont toutefois démontré que le choix d’un candidat et de son parti n’impacte pas réellement les marchés boursiers. Les changements structurels à long terme importent davantage, et notamment la question de la suprématie américaine dans l’économie mondiale.
Alors qu’en 1980, les États membres de l'Union européenne actuelle représentaient 29 % de l'économie mondiale, cette part est entre-temps tombée à 17 % aujourd’hui. Les États-Unis sont, quant à eux, parvenus à maintenir leur part autour de 25 %, occupant désormais la 1ère marche du podium de l’économie mondiale.
Répartition dans l'économie mondiale
Source : FMI
Pourquoi l’Europe est-elle à la traîne ?
Deux facteurs clés sont déterminants dans l’économie d’un pays : sa population active et son taux de productivité. Ainsi, le pays qui dispose à la fois d’une population active croissante et qui peut la rendre de plus en plus productive affichera un bon taux de croissance économique. Or, triste constat : l’Europe score mal sur ces deux tableaux.
- La population active diminue encore plus significativement en Europe qu’aux États-Unis. Ce déclin s’explique par une politique d’immigration comparativement plus stricte, une population plus âgée et une plus forte baisse du taux de natalité. En revanche, aux États-Unis, un marché du travail plus flexible (moins réglementé) ou la possibilité de travailler plus longtemps (au-delà de l’âge officiel de la retraite) permettent, entre autres, de freiner la diminution de la population active.
- La productivité européenne souffre de nombreuses réglementations souvent restrictives, d’un faible volume de capital à risque, de prix énergétiques élevés et d’un manque d’autosuffisance en énergie et matières premières.
Les entreprises innovantes quittent donc l’Europe pour s’installer aux États-Unis. C’est ainsi que sur les 50 plus grandes entreprises technologiques au monde par exemple, seules 3 sont européennes… et 34 sont américaines. Ce constat s’applique aux entreprises de tous les secteurs en général.
Les marchés boursiers dans le sillage de l’économie
Les investisseurs suivent ces entreprises, et c’est pourquoi les marchés boursiers américains performent mieux que leurs homologues européens. L’Inde a également bien progressé ces dernières années au niveau boursier. Le développement de sa classe moyenne, sa croissance économique et sa main d’œuvre qualifiée sont clairement des facteurs de soutien. Notons toutefois que ce marché n’est pas très accessible aux investisseurs étrangers.
Cependant, même si la part de la Chine gagne en importance dans l’économie mondiale, ce n’est pas le cas sur les marchés boursiers, car les investisseurs se heurtent à une gouvernance d’entreprise peu transparente et au risque d’ingérence politique, entre autres.
Évolution des indices actions (en euro)
Source : Solactive et Bloomberg
Les soins de santé, un pipeline d’innovations
Le monde change. Le fabricant danois de médicaments Novo Nordisk affiche désormais une capitalisation boursière bien supérieure à celle de LVMH, longtemps considérée comme la plus grande entreprise européenne.
De grands progrès sont réalisés en matière de traitement du diabète et de l’obésité, grâce à des acteurs tels Novo Nordisk et son homologue américain, Eli Lilly. Le marché actuel est déjà énorme, notamment aux États-Unis où l’obésité a quadruplé depuis 1975, et son chiffres d'affaire devrait continuer à grimper dans les années à venir. C'est certes un marché porteur pour les entreprises qui se lancent dans la course, mais il devrait aussi profiter à la R&D et à la société en général, en limitant les coûts liés à l’obésité – si elle n’est pas traitée – et en permettant potentiellement la guérison d’autres maladies.
Autre constat : la population mondiale vieillit, en raison de la baisse du taux de natalité et de l’allongement de l’espérance de vie. D’après les statistiques démographiques, 10 % de la population mondiale a actuellement plus de 65 ans, et ce pourcentage devrait atteindre 24 % d’ici 2100. Les entreprises innovantes dans le segment de la « silver économie » (ou économie des séniors) offrent de belles opportunités à long terme.
Remarque : Les informations contenues dans cet article ne peuvent être considérées comme un conseil ou une recherche en investissement. Elles ne constituent pas une déclaration objective ou indépendante sur les sujets abordés.
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